Be Happy
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Bien qu’on ait eu l’occasion de la voir, pour l’instant, qu’en vidéo, on ne va tout de même vous présenter la pièce de théâtre Mona dans la catégorie films. Néanmoins, tant qu’elle n’est encore programmée ici et là, notre critique vous donnera peut-être envie d’aller la regarder. Et y retrouver son unique interprète Élisa Ollier, directement sur le YouTube de Vincent Fernandel Production.
Rebondissons sur ces 2 personnes, Élisa Ollier et Vincent Fernandel en étant par ailleurs l’autrice et l’auteur. Ce dernier s’occupant également de la mise en scène. Relevons enfin qu’avant de sortir la voir en théâtre, festival en extérieur ou un autre lieu, que cette captation a été réalisée lors de son showcase au Théâtre le Ranelagh à Paris, afin de la présenter. Avec au stylisme Roxane Blondel, au décor Patrick De Bruyn, à la lumière Idalio Guerreiro et à la musique Gérard Tempesti pour EGT Music.
Jeune femme du sud-est de la France, la comédienne n’hésitant à forcer le trait dans l’accent et les expressions, on découvre Mona en plein travail. Nous contant tout d’abord ses actuelles histoires intimes, en lisant les courriers de ses conquêtes. Quoi que conquêtes la rétribuant grassement, pour des pratiques très vastes, voire très larges. D’emblée, son phrasé cru et les situations très extrêmes dans leurs différences (d’un client trop littéraire, à un rentre-dedans) poussent à la comédie cherchant volontairement un côté limite lourd. Atteignant déjà les zygomatiques d’une grande partie de l’assemblée.
Pour finalement, quelques instants après, nous donner envie d’user du plus fameux des poncifs. Vous savez le : cette pièce vous fera passer du rire aux larmes. Car la 3e personne évoquée par notre héroïne, nous plonge dans de l’émotion dramatique. Et laisse particulièrement à réfléchir. Même si dans le public, vous remarquerez les quelques personnes se croyant encore dans du comique. Sûrement les mêmes qui applaudissent en concert, croyant la chanson terminée, alors que ce n’est le cas.
Parmi cette lecture, se trouve aussi un message de son père, lui fixant rendez-vous pour son anniversaire. Date pas si joyeuse, néanmoins nous n’en évoquerons davantage à ce propos. Progressivement, on en apprendra étape par étape sur la vie de Mona. Sans qu’elle cherche à la structurer de façon croissante ou autre. Les différents éléments s’imbriquent au fur et à mesure, dans un désordre finement ordonné en réalité. Pour mieux découvrir chaque vérité derrière en tant que son auditoire, en mettant les morceaux du puzzle en place.
Enfin son auditoire s’avère bien plus personnel que le public prenant de plein fouet chaque révélation. Elle parle en réalité à son olive. Attention, si Mona n’a aucun mal à employer un langage fleuri sur certains de ses usages avec sa clientèle, ne voyez avec le terme olive aucune malice. Là aussi, on préfère ne pas trop vous en révéler. L’émotion étant palpable à chaque information sur son enfance, l’adolescence, son travail, ses premiers émois… Et remontant même jusqu’à la naissance. Pour finalement mieux la suivre dans ses questionnements sur sa situation actuelle.
Les impacts de chaque choix, entraînant de fortes conséquences. Que notre héroïne dans cette liberté, supposée ou véritable, de femme peu après mai 68, ambitionne de pouvoir affronter, renverser, comme elle nous le démontre par ses rêves emplis de poésie qu’elle déclame. Malheureusement, elle se retrouve souvent rattrapée par un passé et un présent la contraignant, tout en étant loin de ne penser qu’à elle. Peut-être même qu’elle devrait davantage le faire. Toutefois, elle est comme ça Mona. Parlant fort sûrement pour s’assumer, se donner du courage face à une société pas tendre. En vue de mieux masquer à quel point elle s’avère touchante et sentimentale.